LE COIN DES GAUCHERS

Juin 2015 : Ca y est ! un violon à 5 cordes est né il y a quelques jours... après un long travail de préparation, recherches, croquis... il a été décidé de fabriquer un violon gaucher, évidemment , mais à 5 cordes, alliant la sonorité de l'alto et la corde de do, et le diapason du violon, histoire de ne pas avoir à réapprendre les écartements de doigts. Un article sera prochainement publié ici pour vous décrire ce travail étalé sur un an !

 



Aout 2012 : avec le projet fou de réaliser cette fois un violon, et à l'heure de recenser nos outils, on s'apercoit qu'il va manquer un appareil cher à l'achat : le comparateur.

Nous allons donc le réaliser nous-mêmes.
La suite en images...

 


Il sera réalisé dans une chute de  contreplaqué de 18 mms d'épaisseur. Longueur totale environ 36 centimètres ; La découpe est faite presque à la volée à la scie sauteuse, après rapide enquête sur le Net et sur les catalogues de vente de matériel de lutherie. Le reste de la coupe servira pour le pied.

Tout ça est bien empirique, je vous l'accorde, à vous de juger !

 




Après découpe, ponçage et vernis en plusieurs couches...

Voilà l'objet ! 

 


La montre a été achetée chez Marie et Pascal CRANGA, que nous remercions au passage. elle a été récupérée lors du Festival des Luthiers et des Sonneurs au Château d'Ars (36), sur leur stand.

Volci le dos de l'appareil qui permet de voir comment va s'effectuer la fixation.

 

 

Une lumière est taillée au ciseau à bois, puis un perçage au diamètre 6mms, qui permettra d'insérer délicatement une longue vis de 6mms pour maintenir en place la montre.
il ne reste plus qu'à positiopnner sous le palpeur une platine en bois, dans laquelle est fichée une tête en laiton (petit secret de fabrication, c'est un gicleur de gaz récupéré d'une plaque chauffante !)

Et voilà le résultat !
Modèle non déposé, vous pouvez copier...

 

 

Nous proposons désormais aux gauchers de s'exprimer sur leurs galères de musicien gaucher, mais aussi sur leurs atuces, leurs bidouillages... et ainsi rendre service à tous les gauchers de la terre qui veulent devenir instrumentiste, ou améliorer leur technique de jeu, ou leur(s) instrument(s)... ou les deux, ce qui va souvent ensemble.

Foi de gaucher. Régis.

L'idée n'est pas de faire ici un énième forum de plaignants gauchers (on en trouvera un certain nombre sur le Net !), mais au contraire, d'en faire une mine d'infos et d'astuces pour faire avancer les pratiques des débutants comme des vétérans gauchers... Photos, descriptifs, témoignages sont donc les bienvenus : contactez-nous ici.

Et pour commencer, une aimable participation à notre "coin des gauchers" de Robert AMYOT, grand personnage qu'on ne présente plus, et qui lui aussi a trouvé des solutions à sa "gaucherie" (que je n'aime pas ce mot !!!!)  

Merci à toi, Robert.

 

J’ai choisi d’être gaucher !

 

J’étais enfant. J’habitais une petite bourgade au Québec nommée St-Eustache.

C’était il y a fort longtemps ; dans les années 60 du siècle dernier. A cette époque il n’y avait pas de flûtes à bec dans les écoles primaires. Cet instrument jouissait donc d’un statut « d’instrument à part entière » que l’on identifiait volontiers à la musique ancienne plutôt que de le réduire à un « instrument scolaire » incontournable, obligatoire et barbant.

 

J’avais donc choisi de m’offrir une flûte avec mes sous.

Aussitôt sorti de chez le marchand, je monte vite fait ma flûte en 3 morceaux et je souffle avec prudence et respect. Or, j’ai beau bouger les doigts, c’est toujours plus ou moins la même note qui est produite… Diantre ! Y a-t-il un mode d’emploi fourni avec mon instrument ? Ah, si ! Le voilà !

 

Je découvre alors qu’il y a un trou insidieusement caché derrière, pour le pouce. Et comme mon pouce droit était plus agile que mon pouce gauche par ce que je suis droitier, c’est bien la main droite qui fut placée en haut et la main gauche en bas. Quelques mois plus tard, je m’apercevais que le reste du monde jouait « à l’envers ».

Je m’étais involontairement auto-proclamé « gaucher ».

 

Le passage à l’octave étant toujours un exercice périlleux, surtout sur la cornemuse, je n’ai jamais regretté mon choix et le considère judicieux même à ce jour.

Il m’a permis un jeu confortable et un style personnel.

 

Les inconvénients : Je ne jouerai jamais de clarinette classique, ni de saxophone, ni de musette de cour… Inconvénients que j’ai tendance à considérer avec philosophie, me disant qu’ainsi je m’éparpille moins. (De toutes façons, elles n’étaient pas sucrées ces cerises…)

 

Je porte quand même mon sac de cornemuse à gauche. Comme sur les anciennes musettes, la sous tonique est percée des 2 côtés. Le trou inutilisé est bouché à la cire. La personne à qui je vendrais éventuellement mon instrument n’aurait qu’à le déboucher et boucher l’autre s’il joue « en droitier ».

S’il s’agit d’une clé, il faudrait en poser une de l’autre côté puisque je demande aux luthiers de tenir compte de cette particularité gauchère qui est mienne.

 

Allez ! Un dernier avantage pour la route : « L’effet miroir » produit lorsque je joue face à un autre sonneur : Excellent outil pédagogique s’il s’agit d’un élève, d’un stagiaire ; image scénique saisissante lors d’un spectacle s’il s’agit d’un collègue, d’un compère sonneur.

 

Robert Amyot

 

Robert AMYOT, ici avec sa "26 pouces" spécialement fabriquée par Bernard BLANC : à bien y regarder, sa main droite est placée en haut du hautbois, et sa main gauche...en bas ! 

 

Ici, en compagnie de Jean BLANCHARD, le contraste est saisissant ! 

 

 

 

Ici, un autre cas : le mien ! 

Je ne reviens pas sur ma biographie, mais sur des décisions et des prises de position (c'est le cas de le dire !) dès le début de mes relations aux instruments : c'était dans les années 70.

J'ai démarré le même jour l'accordéon chromatique à touches piano et le violon, et ce presque fortuitement.

Pour l'accordéon, pas de question à se poser : on enfile les bretelles, on passe la main gauche derrière dans la sangle, et là commence le dur labeur de la boîte à punaises.

Pas de problème, cette main va définir le rythme, et en même temps, actionner le lourd soufflet : ça tombe bien aussi, le bras gauche est plus puissant que le droit. Assez vite, je trouve le battement ternaire.

De l'autre côté, à main droite, contre toute attente, c'est assez facile aussi ; à force de travail, la vélocité viendra.

Moralité : l'accordéon, c'est aussi facile pour un gaucher que pour un droitier !

Pour le violon, c'est une autre paire de manches ! Tous les violons sont droitiers, et j'ai donc commencé par essayer de jouer comme ça, mais en le positionnant tout de suite sur l'épaule droite : ce choix s'est imposé à moi.  Extrêmement difficile, d'autant que je n'avais jamais eu entre les mains une lutherie et un archet.

L'histoire se serait vite arrêtée là si je n'avais pas eu l'idée saugrenue d'inverser les cordes. Et là, miracle, descendre et monter la gamme devenait (presque) facile !

Moralité : comme en amour, toujours essayer plusieurs positions pour trouver la sienne... Et : pas besoin de violon de gaucher pour jouer gaucher, il suffit d'inverser les cordes, je l'ai fait durant plus de 20 ans.

Aujourd'hui, et ce depuis seulement Aout 2008, je joue sur une vraie lutherie de gaucher, fabriquée spécialement, avec évidemment les cordes inversées, une mentonnière de gaucher (celle que je m'étais fabriquée pour mon premier violon)  : voir ci-contre.

Pour le coussin, j'ai adopté le modèle "droitier" le plus simple du magasin, celui un peu "minable avec les élastiques là !" mais qui me semblait le plus adaptable (le gaucher a acquis cette grande qualité d'être particulièrement adaptable, les gauchers savent de quoi je parle !) ; lui aussi me suit depuis le début ! Bien sûr, j'ai dû changer de temps en temps les élastiques, en prévoir toujours un d'avance dans sa caisse !)

Il est bien entendu, monté à l'envers, comme on peut voir sur la dernière photo, et c'est d'ailleurs très ergonomique, car le "gros côté" se retrouve au niveau de la clavicule... en tous cas, c'est comme ça chez moi, mais peut-être que ma position n'est pas très académique... Je ne suis moi-même pas très académique !

 

Le banjo ténor pour gaucher.

L'instrument est un "vieux Jacobacci" (c'est un peu un pléonasme !), acheté à la brocante musicale de Cassel-Cornemuses, en 2007 : le travail a été simplifié puisque le sillet de tête en os était décollé, juste tenu par quelques cordes à peine tendues. Cette pièce a été conservée, et remplacée par une nouvelle pièce en bois dur, mais dont les quatre rainures de passage de cordes de section deplus en plus grosses ont été inversées... On en reste toujours à l'inversion des cordes, la lutherie d'un banjo étant symétrique, pas d'autre problème technique ! 

Afin de prévoir le travail inverse (pour un retour au banjo "droitier", le collage de ma nouvelle pièce a été faite avec de la colle dite "réversible" de luthier : ainsi cette pièce est démontable sans dommage pour l'instrument. Le chevalet, quant à lui, a été simplement pivoté sur lui-même.

Sur certains banjos, il existe une pièce métallique qui permet de reposer la paume de la main, ce qui évite de reposer directement sur la peau du banjo. Cet intrument n'en possède pas, mais je suppose qu'on peut aussi le cas échéant la dévisser et la repositionner pour un gaucher. l'écartement des perçages de vis tendeurs est toujours le même.

Si ça vous arrive, n'hésitez pas à nous faire partager votre expérience !

 

AUTRES ARTICLES PUISES EN VRAC SUR LE NET...

Deux des BEATLES gauchers : à lire depuis le lien suivant :

http://www.lesgauchers.com/gauchers-les-beatles-encore-une-fois-!_62_736.html 

 Ici aussi, en compagnie de Karine du groupe de musique à danser du Massif Central  "Entre-Deux", le jeu de scène est plaisant à produire, et comme dirait Robert    "une image scénique saisissante".

 

ma mentonnière, creusée il y a plus de vingt ans dans une petite planchette de hêtre, en copie "miroir" d'une mentonnière "classique" de laquelle j'ai repris les ferrures de fixation !

 

 

 

Je dois vous l'avouer :

si je n'ai jamais joué du guitare, c'est parce que je n'ai jamais trouvé de tablatures d'accords pour gaucher...

Hé bien, ça y est, j'ai trouvé !

Et pour vous en faire profiter, voici les références :

"guide des accords pour guitariste GAUCHER" par Rikky Rooksby, aux Editions Musicales Françaises - réf. EMF101244.

Pour tout vous dire, j'ai payé 11 euros dans un magasin de musique à Strasbourg.

 (article paru en aout 2010)

 

 

PARLONS D'EPINETTE DU NORD !

Comment réaliser une épinette "gauchère" avec un kit d'épinette de Teugje Bier :

C'est très simple : il suffit de retourner l'instrument sur lui-même, et de coller la touche du bon côté...
C'est la seule modification du kit.

Ainsi, sur la photo de gauche, une épinette de gaucher,                        à droite, une épinette classique de droitier.  

 

 

 Juillet 2012, les vacances sont arrivées, et avec elles, des projets plein la tête.

Cette fois, je vous propose un reportage en photos de la transformation d'un violon droitier en véritable lutherie de gaucher.
Suivez le guide !

L'idée est partie d'une vieille lutherie touvée dans un grenier, qui après expertise faite auprès de Monsieur PANHALEUX, luthier dans le Vieux Lille, s'avère être une copie d'un violon français, sans doute réalisée par un copiste italien.

Le fond est partiellement décollé, ainsi que le manche et la touche, ce qui va faciliter les premières opérations de démontage.

 


1) La première opération, après le décollage du fond, puisque c'est cette option qui a été choisie pour accéder à la barre d'harmonie, consiste à décoller celle-ci au moyen d'un canif très affûté, et dont la lame est chauffée. Il eût été plus aisé de décoller la barre en décollant la table d'harmonie, car les éclisses gênent le positionnement du canif. Néanmoins, un peu de patience et de minutie permettront d'achever sans  dommage ce démontage.

 

 

 

2) voici la nouvelle barre d'harmonie (fabriquée dans un morceau d'épicéa bien droit dans le fil), et en dessous ce qui reste de l'ancienne ! 

 

 


3) la barre d'harmonie est taillée parfaitement pour adhérer à la table, sa longueur, son épaisseur et son profil sont conformes à la construction des lutheries actuelles (cf. l'ouvrage de M. ALTENBERGER) 

 


4) Il est procédé à un recollage partiel d'une éclisse sur la table d'harmonie, au moyen de quelques presses de luthier.

Ces presses peuvent facilement être fabriquées avec une tige filetée, deux segments de manche rond d'outil généralement en hêtre ou en frêne (éviter le sapin)

 

5) Il va s'agir maintenant d'inverser les chevilles : situation initiale à gauche, résultat final à droite.  

 

 Les chevilles étant coniques, le travail consiste à refermer les "gros" trous, deux de chaque côté du manche, repercer au diamètre adéquat, pour terminer le calibrage conique à la louce (outil visible sur la photo de gauche).
Les quatre nouvelles chevilles en ébène ne sont pas calibrées à l'achat, il convient de les tailler, avec une sorte de taille-crayons spécial, et de les recouper à la bonne longueur. C'est encore et toujours un travail minutieux, où de nombreux essais sont nécessaires. Elargir trop les perçages serait fatal pour l'instrument, tailler trop les chevilles pourrait les rendre inutilisables sur cet instrument !

 

 6) Il convient à présent d'effectuer le recollage total du fond de violon, à l'aide des nombreuses presses.
7) De même, la touche est recollée sur le manche ; Deux brides spéciales sont appréciées pour cet usage, leur coût est limité.

 

8) L'étape de repositionnement de l'âme est un exercice difficile, il est parfois nécessaire de s'y reprendre à plusieurs reprises, sans parler de son positionnement dans l'instrument, ce qui aura une grande influence sur le son...

9) il est parfois nécessaire de retailler légèrement l'ouïe gauche, pout laisser passer l"âme, ce qui a été le cas ici.
A l'oeil, on voit nettement que l'ouïe droite, par où passe l'âme dans le montage d'une lutherie de droitier, est plus évasée en son milieu !

 

après la réalisation du chevalet, souvent fourni "brut", et la fixation des cordes (ne pas oublier de les inverser !), le nouveau violon (en bas sur la photo) est en tous points identique à ma lutherie de gaucher. Une chose manque, c'est la mentonnière, qui elle aussi, est fabriquée spécialement, pour nous les gauchers, je n'en ai jamais trouvé dans le commerce !

Sans doute, faudra-t-il passer chez un luthier pour faire régler l'âme. Le premier essai tend cependant à montrer que cette lutherie sonne...

Pout plus de renseignements, ou pour participer à l'atelier lutherie de notre association, n'hésitez pas à nous contacter !

 

 

 

LE FORUM DES GAUCHERS


Bienvenue sur le forum des gauchers!

Pour ajouter votre commentaire et partager votre experience de gaucher, cliquez tout simplement sur "Ajouter un commentaire" en bas de page.

  


           Retour en haut de page                                                                                      Retour en page d'accueil